Vaincre sa peur
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, l'avion demeure de très loin le moyen de transport le plus sûr, par rapport aux kilomètres parcourus.
Chaque année ce sont près de deux milliards et demi de personnes qui utilisent l'avion pour leurs déplacements. En tout, sur environ 30 millions de mouvements annuels, on ne dénombre que quelques dizaines d'accidents pas toujours dramatiques.
En 25 ans, le nombre de passagers a plus que doublé (de 1 à 2.3 milliards) et le nombre de décès a été divisé par 4.
15 000 à 20 000 avions de ligne effectuent chaque jour environ 80 000 vols reliant 14 000 aéroports, soit un atterrissage et un décollage chaque seconde.
“Au cours des 20 ou 30 dernières années, la sécurité aérienne s’est améliorée dans des proportions considérables. Elle est arrivée à un niveau tel qu’il est difficile de faire mieux. Selon les données de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), il y a eu l’an dernier un total de 519 pertes de vies humaines, par rapport à 2,35 milliards de passagers transportés”.
Pierre Sparaco, membre de l’Académie de l’air et de l’espace interrogé par l’AFP
A quel moment se produisent les accidents ?
Entre le moment où le passager monte dans l’avion et le moment où il en descend, on distingue 6 phases de vols différentes.
• Roulage : l’avion roule sur l’aéroport pour
atteindre la piste (ou pour atteindre le parking après avoir
atterri).
• Décollage et montée initiale : mise en puissance
de l’avion sur la piste, puis l’avion quitte le sol et commence à
monter.
• Montée : les becs/volets sont rentrés et l’avion
monte jusqu’à son altitude de croisière
• Croisière : l’avion vole à altitude quasi
constante (c’est généralement la phase la plus longue d’un vol).
• Descente et approche initiale : l’avion descend
tout en se rapprochant de l’aéroport de destination. Si le contrôle
lui demande, il peut faire des boucles en attendant son tour pour
amorcer l’approche finale.
• Approche finale et atterrissage : l’avion se met
en position pour atterrir, puis pose les roues sur le sol et freine.
L'illustration ci-dessus, démontre que les phases les plus délicates sont le décollage, la montée initiale, l’approche finale et l’atterrissage. 51 % des accidents se produisent à l’atterrissage, mais le nombre de victimes est plus important pour les accidents liés au décollage, on dénombre 37 % de victimes à l’atterrissage contre 53 % au décollage et pendant la montée.
Le vol de croisière représente 60 % du temps de vol et ne cause que 5 % des accidents. C’est donc une fois en l’air que nous sommes le plus en sécurité.
Le nombre d'accidents divisé par 350 en 60 ans
Pour l’année 2007, on estime que le taux de passagers victimes d’un accident mortel par 100 millions de kilomètres parcourus est tombé à 0,014 passagers, contre 5 en 1945 et 0,05 en 1997.